Peut-on vraiment supprimer les plastiques ou faut-il apprendre à mieux les utiliser ?

### Peut-on vraiment vivre sans plastique ?

L’idée d’un monde sans plastique fait rêver… mais selon Nathalie Gontard, chercheuse à l’INRAE de Montpellier, il faut se rendre à l’évidence : nous ne pourrons pas le supprimer totalement. En revanche, il est tout à fait possible – et urgent – d’en réduire drastiquement l’usage en se limitant aux plastiques strictement nécessaires. Ce serait déjà une révolution, car comme pour toute substance potentiellement toxique, c’est la dose qui fait le poison.

Le plastique a apporté un progrès considérable dans nos vies. Léger, pratique, résistant, il s’est imposé dans tous les secteurs. Mais son utilisation est devenue excessive et irréfléchie, sans considération pour les conséquences environnementales. Nous avons fini par oublier que cette matière, aussi utile soit-elle, a un coût écologique lourd.

Pour Nathalie Gontard, il faut réapprendre à voir le plastique comme un bien précieux, à utiliser avec modération. Elle compare son usage à celui des antibiotiques : en petites quantités et dans les bons contextes, ils sont utiles. Mais sans restriction, ils deviennent dangereux et contre-productifs.

La solution ne repose pas uniquement sur les consommateurs. Les industriels doivent proposer des produits et services intégrant le strict minimum de plastique, et les responsables politiques doivent avoir le courage de mettre en place des mesures fortes pour les accompagner. C’est une responsabilité collective, à l’échelle mondiale.

D’ailleurs, la consommation de plastique est directement liée à la richesse d’un pays. Les pays les plus développés sont aussi les plus gros consommateurs, ce qui leur confère une responsabilité majeure dans la réduction de cette empreinte. Une tâche difficile, mais essentielle, si l’on veut éviter que le « tsunami plastique » ne continue de s’amplifier.