D’où vient l’eau du robinet… et pourquoi il devient urgent de la ménager

D’où vient l’eau du robinet… et pourquoi il devient urgent de la ménager

En France, l’eau du robinet naît le plus souvent sous nos pieds : environ deux tiers proviennent des nappes souterraines (sources, puits, forages), un tiers des eaux de surface (rivières, lacs). Dans tous les cas, elle est traitée et contrôlée avant d’arriver chez vous. 

Avant de couler au verre, elle a beaucoup voyagé. Le pays s’appuie sur près de 900 000 km de canalisations d’eau potable, un patrimoine qui s’allonge d’environ 3 500 km par an avec la densification des zones urbaines et littorales. C’est énorme… et cela explique une partie de nos fragilités : plus le réseau est étendu et ancien, plus le risque de fuites augmente. À l’échelle nationale, environ 20 % de l’eau transportée se perd encore en chemin, avec de fortes disparités locales (certains services frôlent 100 % de rendement, d’autres dépassent 50 % de pertes). Cela représente des centaines de millions de m³ chaque année. 

Sécheresse : comment s’informer et comprendre les restrictions

Quand les nappes et les rivières s’abaissent, les préfets peuvent limiter temporairement certains usages. Le cadre est national, décliné localement, avec quatre niveaux progressifs : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise (seuls les usages prioritaires restent alors autorisés : eau potable, santé, sécurité). Pour savoir où en est votre commune et ce qui est autorisé aujourd’hui, deux portes d’entrée simples : VigiEau, la carte publique des restrictions, et Propluvia, l’outil de référence de l’État. 

Si vous voulez suivre l’état des nappes et des rivières au fil des mois, consultez aussi les Bulletins de situation hydrologique d’Eaufrance : des cartes, des commentaires et des séries longues pour comprendre l’évolution des ressources. 

Qui prélève l’eau en France ?

Les usages varient selon les années et les saisons, mais un repère utile pour 2022 : sur environ 29 milliards de m³ prélevés, 46 % servent au refroidissement des centrales électriques, 18 % à l’alimentation des réseaux d’eau potable, 12 % à l’agriculture, 17 % aux canaux de navigation, et 7 % aux autres activités. À noter : ces chiffres portent sur les prélèvements (une partie de cette eau est restituée au milieu), tandis que la consommation “non restituée” est plus marquée par l’agriculture en période estivale. 

Et chez nous, à la maison ?

Côté domestique, la moyenne nationale tourne autour de 148 L par personne et par jour. L’immense majorité part dans la salle de bain et les sanitaires, puis dans le linge et la vaisselle ; la boisson ne pèse qu’environ 1 %. Autrement dit : l’essentiel des économies se joue sous la douche et au robinet.

Le saviez-vous ? Bleu, vert, gris : trois “couleurs” de l’eau

On parle parfois d’eau bleue (eaux de surface et souterraines prélevées), d’eau verte (eau de pluie stockée dans les sols et utilisée par les plantes) et d’eau grise (volume théorique nécessaire pour diluer une pollution). Ce vocabulaire vient de l’empreinte eau et aide à raisonner usage par usage, du champ à l’assiette. 

Très concrètement, que pouvez-vous faire dès aujourd’hui ?

Commencez par traquer les fuites (test du compteur la nuit : si le chiffre bouge, il y a un souci), puis équipez vos points d’eau de réducteurs de débit et passez en douche courte. Au jardin, privilégiez l’eau de pluie, le paillage et l’arrosage tôt le matin. Ce sont de petits gestes, mais ils additionnent des mètres cubes très réels… et allègent la facture.

Côté confort : un pommeau de douche économe comme l’EVA régule le jet sans nuire au plaisir de la douche ; on tire moins d’eau et moins d’eau chaude, donc on économise deux fois. En cuisine, un purificateur bien choisi facilite le passage à l’eau du robinet (meilleur goût, moins de chlore) : fini les packs, moins de plastique, et des économies récurrentes.

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